miércoles, 4 de junio de 2008

Miguel Strogoff, el correo del Zar

Première partie
Chapitre X
Un orage dans les monts Ourals.
Les monts Ourals se développent sur une étendue de près de trois mille verstes (3200 kilomètres) entre l’Europe et l’Asie. Qu’on les appelle de ce nom d’Ourals, qui est d’origine tartare, ou de celui de Poyas, suivant la dénomination russe. Ils sont justement nommés, puisque ces deux noms signifient «ceinture» dans les deux langues. Nés sur le littoral de la mer Arctique, ils vont mourir sur les bords de la Caspienne.
Telle était la frontière que Michel Strogoff devait franchir pour passer de Russie en Sibérie, et, on l’a dit, en prenant la route qui va de Perm à Ekaterinbourg, située sur le versant oriental des monts Ourals, il avait agi sagement. C’était la voie la plus facile et la plus sûre, celle qui sert au transit de tout le commerce de l’Asie centrale.
La nuit devait suffire à cette traversée des montagnes, si aucun accident ne survenait. Malheureusement, les premiers grondements du tonnerre annonçaient un orage que l’état particulier de l’atmosphère devait rendre redoutable. La tension électrique était telle, qu’elle ne pouvait se résoudre que par un éclat violent.
Michel Strogoff veilla à ce que sa jeune compagne fût installée aussi bien que possible. La capote, qu’une bourrasque aurait facilement arrachée, fut maintenue plus solidement au moyen de cordes qui se croisaient au-dessus et à l’arrière. On doubla les traits des chevaux, et, par surcroît de précaution, le heurtequin des moyeux fut rembourré de paille, autant pour assurer la solidité des roues que pour adoucir les chocs, difficiles à éviter dans une nuit obscure. Enfin, l’avant-train et l’arrière-train, dont les essieux étaient simplement chevillés à la caisse du tarentass, furent reliés l’un à l’autre par une traverse de bois assujettie au moyen de boulons et d’écrous. Cette traverse tenait lieu de la barre courbe qui, dans les berlines suspendues sur des cols de cygne, rattache les deux essieux l’un à l’autre.
Nadia reprit sa place au fond de la caisse, et Michel Strogoff s’assit près d’elle. Devant la capote, complètement abaissée, pendaient deux rideaux de cuir, qui, dans une certaine mesure, devaient abriter les voyageurs contre la pluie et les rafales.
Deux grosses lanternes avaient été fixées au côté gauche du siège de l’iemschik et jetaient obliquement des tueurs blafardes peu propres à éclairer la route. Mais c’étaient les feux de position du véhicule, et, s’ils dissipaient à peine l’obscurité, du moins pouvaient-ils empêcher l’abordage de quelque autre voiture courant à contre-bord.

Primera parte
Capítulo X
Una tempestad en los montes Urales
Los montes Urales se extienden sobre una longitud de más de tres mil verstas (3.200 kilómetros), entre Europa y Asia. Tanto la denominación de Urales, que es de origen tártaro, como la de Poyas, que es su nombre en ruso, ambas son correctas ya que estas dos palabras significan «cintura» en las lenguas respectivas. Naciendo en el litoral del mar Ártico, van a morir sobre las orillas del Caspio.
Tal era la frontera que Miguel Strogoff debía franquear para pasar de Rusia a Siberia y, como se ha dicho, tomando la ruta que va de Perm a Ekaterinburgo, situada en la vertiente oriental de los Urales, había elegido la más adecuada, por ser la más fácil y segura y la que se emplea para el tránsito de todo el comercio con el Asia central.
Era suficiente toda una noche para atravesar las montañas, si no sobrevenía ningún accidente. Desgraciadamente, los primeros fragores de los truenos anunciaban una tormenta que el estado de la atmósfera daba a entender que sería temible. La tensión eléctrica era tal que no podía resolverse mas que por un estallido violento de los elementos.
Miguel Strogoff procuró que su compañera se instalase lo mejor posible, por lo que la capota, que podría ser arrancada fácilmente por una borrasca, fue asegurada más sólidamente por medio de cuerdas que se cruzaban por encima y por detrás. Se reforzaron los tirantes de los caballos y, para mayor precaución, el cubo de las ruedas se rellenó de paja, tanto para asegurar su solidez como para reducir los choques, difíciles de evitar en una noche oscura. Los ejes de los dos trenes, que iban simplemente sujetos a la caja de la tarenta por medio de clavijas, fueron empalmados por medio de un travesaño de madera que aseguraron con pernos y tornillos. Este travesaño hacía el papel de la barra curva que sujeta los dos ejes de las berlinas suspendidas sobre cuellos de cisne.
Nadia ocupó su sitio en el fondo de la caja y Miguel Strogoff se sentó cerca de ella. Delante de la capota, completamente abatida, colgaban dos cortinas de cuero que, en cierta medida, debían proteger a los viajeros contra la lluvia y el viento. Dos grandes faroles lucían fijados en el lado izquierdo del asiento del yemschik, y lanzaban oblicuamente unos débiles haces de luz muy poco apropiados para iluminar la ruta. Pero eran las luces de posición del vehículo, y si no disipaban la oscuridad, al menos podían impedir el ser abordados por cualquier otro carruaje que circulara en dirección contraria.

Miguel Strogoff
Julio Verne

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